Ars-Sur-Moselle : 8 ans de réclusion criminelle pour une bagarre entraînant la mort
Des « chamailleries » entre « compagnons de beuverie » avaient tourné au drame en août 2020. Ludovic Bosquet a été reconnu coupable jeudi 10 octobre par la cour criminelle de la Moselle d’avoir porté des coups ayant entraîné la mort de Christopher Fries. L’accusé a invoqué la légitime défense arguant que la victime était « plus costaud » et lui faisait « peur ». Il n’a pas convaincu les magistrats.
Une peine de 8 an de réclusion criminelle. C’est le verdict prononcé par Nicolas Faltot, le président de la Cour criminelle de la Moselle, à l’encontre de Ludovic Bosquet reconnu coupable de violences volontaires ayant entraînées la mort sans intention de la donner. L’accusé avait reconnu les coups portés, confirmés par la présence d’une caméra de vidéosurveillance qui filmait les lieux, mais se défendait d’avoir voulu donné la mort de Christopher Fries. Pour la défense, c’est la chute de la victime sur la tête, qui serait la cause de sa mort. Elle invoquait également la légitime défense, expliquant que Christopher Fries aurait mal vécu sa défaite lors d’une précédente bagarre et cherchait ce soir-là à prendre se revanche. L’accusé explique avoir eu peur d’un individu « portant toujours un cutter ». L’explication n’a pas convaincu les magistrats puisqu’aucune arme a été retrouvé. La cour qui a déclaré que Ludovic Bosquet avait « fait le choix de [se] battre pour montrer qui était le plus fort » et avait « la possibilité de partir à tout moment ».
Une soirée comme une autre
La soirée avait pourtant bien commencé puisque les 2 hommes s’étaient rejoint sur les coups de 23 heures dans la ruelle derrière la médiathèque de la ville, réputée pour être un lieu de retrouvailles aclcoolisées. Ils y trouvent deux autres camarades de soirée qui seront les témoins de la scène qui se déroule ce soir là, qui expliquent que l’accusé et la victime sont tous deux « bien éméchés et ont l’alcool mauvais ». Ils auraient bu une bouteille de vodka ensemble. Ludovic Bosquet dit avoir reçu une première claque de Christopher Fries souhaitant « jouer à la bagarre » (impossible à voir sur les images de vidéosurveillance). Ce qu’il accepte avant que Christopher Fries lui en porte une autre, plus ferme, faisant dégénérer le jeu. Ils se retrouvent au sol et Ludovic Bosquet assène 3 coups de poings à la victime avant de se relever en premier. Christopher Fries retourne en combat, titubant, mais en position de boxeur prêt à en découdre, avant que Ludovic Bosquet lui donne un ultime coup de poing retourné faisant tomber la victime la tête sur le bitume, inconsciente. Christopher Fries meurt le lendemain avec 2 grammes 78 d’alcool relevé dans le sang et positif au cannabis tandis que Ludovic Bosquet déclare « avoir 3 grammes dans le sang ».
Un accusé au passé et au profil psychologique compliqué
L’accusé est connus des services de police pour des infractions routières et des vols en 2003 et 2007, des outrages en 2010 ainsi que des violences en réunion en 2013. Il est sujet à des moqueries à cause de son béguaient, particulièrement prononcé durant le procès dû « au stress », à cause dit-il d’un viol subit à l’âge de 4 ans. Ayant grandit dans une famille morcelé et violente, il a goûté à l’alcool et aux drogues dès l’adolescence avant d’en devenir addict suite au décès de sa mère en 2014. Sa personnalité impulsive et violente serait décuplé par les substances consommées, au point qu’il se faisait surnommer « Boulon » pour ces coups de sang. Ajouté à un stress social, cela le plongerait dans une agressivité débordante selon les expertises psychologique et psychiatrique menées.
Un passé difficile sur lequel la défense s’est appuyé comme circonstance atténuante, parlant d’une enfance qui lui a « pourri la vie ». L’avocat de la défense, maître Eliot Hellenbrand, a également plaidé la proportionnalité des coups et la légitime défense. Ce qu’a contredit l’avocat de la partie civile, maître Matthieu Seyve, évoquant une « construction intellectuelle » et demandant à ce que l’accusé soit « pénalement responsable des chefs d’accusation ». L’avocat général a quant à lui requis 12 ans de réclusion criminelle, « une peine lourde, car elle s’impose » selon ses mots, estimant que Ludovic Bosquet était « en situation d’agresseur plus qu’en situation d’agressé. » La cour criminelle de Moselle ne retient finalement pas la légitime défense et condamne l’accusé à 8 ans de réclusion criminelle. Incarcéré au centre pénitentiaire de Queuleu, l’accusé n’a pas annoncé faire appel.